51 victoires en Grand Prix, 4 titres de Champion du Monde : le plus grand pilote (Mac Laren) de F1 français
Aujourd'hui Il veut laisser une trace :
La série sur Canal + s'attarde sur ses débuts : « Avec l'âge, avec le temps, je voulais laisser une trace, j'avais envie de partager. C'est un peu simpliste de le raconter comme ça, c'était bien entendu beaucoup plus compliqué, beaucoup plus magique parce qu'il faut voir dans les détails comment ça se passe.Quand je dis que c'est la période dont je suis le plus fier..
Après, le reste, ça devient presque du banal : la course, la compétition, même si ça a été magique. »
sources : Motorsport , Canal +
Alain Prost, né le à Lorette dans le département de la Loire, est un pilote automobile français. Quadruple champion du monde des pilotes de Formule 1 en 1985, 1986, 1989 et 1993, victorieux de 51 Grands Prix de Formule 1 pour 199 départs entre 1980 et 1993, celui que l'on surnomme « Le Professeur » est considéré comme l'un des plus grands pilotes de l'histoire du sport automobile. Michael Schumacher a été le premier à dépasser le total record de 51 victoires que Prost détenait depuis 1993, à l'occasion du Grand Prix de Belgique en 2001. En 1999, Prost a reçu les World Sports Awards du siècle dans la catégorie sport automobile. Sa rivalité au sommet avec Ayrton Senna fait partie des grandes heures de la Formule 1 au tournant des années 1980 et 1990. Il demeure le seul pilote de l'histoire à devenir champion du monde par deux fois en battant son équipier champion du monde en titre (Niki Lauda en 1985 et Ayrton Senna en 1989). Il est également le seul champion du monde français de Formule 1, et son palmarès (51 victoires, 33 pole positions, 41 meilleurs tours, 106 podiums, 2 683 tours en tête) le voit figurer sur un plan statistique parmi les cinq meilleurs pilotes de l'histoire.
Prost découvre le karting à l'âge de 14 ans lors de vacances en famille. Il progresse dès lors, dans les rangs juniors du sport automobile, remportant les championnats de France de Formule 3 et d'Europe, avant de rejoindre l'équipe McLaren de Formule 1 en 1980 à l'âge de 24 ans. Il termine sixième et dans les points à l'occasion de son premier Grand Prix disputé en Argentine, accroche son premier podium sur le même circuit un an plus tard et sa première victoire en course lors du Grand Prix de France 1981, pilotant pour l’écurie Renault. En 1983, il passe à deux points d'un premier titre mondial, face à Nelson Piquet et sa Brabham. Il est engagé par Ron Dennis pour revenir chez McLaren et échoue d'un demi-point pour le titre 1984 que s'adjuge son coéquipier Niki Lauda. Alain Prost atteint son but la saison suivante, où il est sacré à deux courses de la fin, devenant le premier champion du monde français de Formule 1.
Au cours des années 1980 et au début des années 1990, Prost se construit un palmarès très important au prix de nombreuses rivalités, de René Arnoux à ses débuts, à Nelson Piquet, Niki Lauda ou Nigel Mansell par la suite ainsi que bien sûr principalement avec Ayrton Senna. En 1986, lors de la dernière course de la saison disputée en Australie sur le circuit d'Adélaïde, il bat Mansell et Piquet pilotes d'une Williams pourtant bien plus véloce au terme d'une course spectaculaire durant laquelle il fait le choix de poursuivre malgré des pneus abîmés, risquant également la panne sèche, pour remporter en même temps que la course, son second titre mondial. L'arrivée de Senna chez McLaren en 1988 bien que souhaitée par Prost, marque le début d'une rivalité historique qui durera plusieurs années dont certains dénouements seront très controversés, parmi lesquels une collision lors du Grand Prix du Japon en 1989 qui donne à Prost son troisième titre de champion du monde des pilotes.
Il rejoint alors la Scuderia Ferrari et la lutte pour le titre entre les deux rivaux se dénoue au même endroit le 21 octobre 1990, où un nouvel accrochage dès le premier virage permet à Senna d'enlever le titre. Avant la fin d'une saison 1991 sans victoire, Prost est licencié par Ferrari pour avoir critiqué publiquement l'équipe. Au terme d'un congé sabbatique en 1992 au cours duquel il n'a de cesse de préparer son retour, Prost rejoint l’écurie Williams, incitant de fait, le champion en titre des pilotes Mansell à partir pour le championnat américain de CART. Au volant d'une voiture très compétitive et très en forme malgré ses 38 ans, Prost remporte le championnat de 1993 et se retire dans la gloire d'un quatrième titre mondial et adoubé par son rival de jadis, Ayrton Senna qui signe à ce moment la paix des braves quelques mois avant son tragique décès sur le circuit d'Imola.
Par la suite, Prost reste impliqué dans le monde de la Formule 1 en collaborant notamment avec Mercedes qui motorise son écurie de cœur McLaren à partir de 1995. Deux ans plus tard, en 1997, Prost rachète pour un montant de douze millions d'euros, l’équipe française Ligier, qu'il renomme Prost Grand Prix jusqu’à sa faillite en 2002 et malgré des débuts prometteurs. De 2003 à 2012, il participe régulièrement au Trophée Andros de courses sur glace dont il remporte le titre à trois reprises.
Toute sa carrière durant, Prost a usé d'un style souple et détendu au volant, prenant ouvertement exemple sur des pilotes tels que Niki Lauda, Jackie Stewart et Jim Clark. Il est surnommé « le professeur » en raison de son approche intellectuelle de la course et bien qu'il ne s'agisse pas d'un sobriquet qu’il aime particulièrement, il admet plus tard que c’est un résumé approprié à son approche de la course. Démontrant une habileté à préparer sa voiture pour les conditions de course, Prost préserve souvent ses freins et ses pneus tôt dans la course, les laissant plus frais pour prendre le dessus dans les derniers tours.
Il a en outre, apporté son expertise en étant commentateur et consultant à la télévision, a engagé l'écurie Renault–e.dams dans le Championnat de Formule E FIA et est de à directeur non exécutif de Renault F1 Team devenue Alpine en 2021, après avoir été son conseiller spécial.
Biographie
Jeunesse et débuts en compétition
Alain Marie Pascal Prost, fils d'André Prost et Marie-Rose Karatchian (née en France d'origine arménienne)1, est né le à Lorette2, une ville située à une dizaine de kilomètres de Saint-Chamond dans la Loire, où il a vécu toute son enfance et adolescence avec son frère aîné Daniel Prost. Ses parents travaillent ensemble dans les « Établissements Prost, meubles de style » qui confectionnent les parties métalliques de tables et de chaises3. Adolescent il pratique de nombreux sports tels que le football. Il envisage une carrière de professeur de gymnastique ou de footballeur professionnel avant de découvrir le karting à l'âge de 14 ans durant des vacances familiales sur la Côte d'Azur. La scène se déroule sur le parking de la Siesta, à Antibes, où son frère Daniel atteint d'une tumeur au cerveau et fan de cette discipline, lui propose de l’accompagner4. C'est avec un bras dans le plâtre, dû à un exercice à la poutre, qu'il remporte la course improvisée alors qu'il est parti en dernière position. Cet événement est déterminant pour sa future carrière sportive5.
Prost remporte de nombreux titres dans sa jeunesse. En karting, il est d'abord champion d’Europe junior et champion de France junior en 19736. L'année suivante, il devient champion de France senior de karting6. Il effectue par la suite son service national à Bitburg (51e régiment d'artillerie) et Trèves (51e régiment de transmissions) et doit partager son temps entre sa passion pour le sport automobile et l'armée5. En 1975, il abandonne le kart pour se consacrer à l'automobile. Il s'inscrit à l’école de pilotage Elf Winfield, du circuit du Castellet, et gravit un à un tous les échelons menant à la Formule 17 : il est lauréat du Volant Elf en 1975 puis, avec une domination écrasante (il remporte douze courses sur treize) en Formule Renault française remporte les championnats d'Europe Formule Renault en 19776. Il gagne ensuite les titres de champion de France et d'Europe de Formule 3 en 1979 et gagne notamment le Grand Prix de Monaco de Formule 3 synonyme, à l'époque, de tremplin vers la Formule 18. Fin 1979, au terme d'une saison qui voit certains grands noms de la discipline, tirer leur révérence, Prost effectue ses premiers tours de roue en Formule 1 sur une McLaren à l'occasion d'un test comparatif avec l'espoir américain, Kevin Cogan9. Alain Prost subjugue le directeur de l'écurie Teddy Mayer en réalisant de meilleurs temps que John Watson, le pilote titulaire de l'écurie, ce qui lui vaut d'être recruté pour la saison suivante10,11.
Débuts en Formule 1 avec McLaren
Alain Prost dispute sa première course en catégorie reine le , sur le circuit Oscar Alfredo Galvez à Buenos Aires à l'occasion du Grand Prix d'Argentine, au cours duquel il surprend en terminant dans les points, au sixième rang d'une course dominée par l'Australien Alan Jones12. Les courses suivantes lui permettent de s'affirmer comme l'un des pilotes les plus prometteurs de sa génération, mais il doit cependant composer avec la médiocrité de son matériel qui ne lui permet pas de lutter régulièrement avec les meilleurs. Cinquième dès le Grand Prix suivant au Brésil13, sa saison est ensuite émaillée par de nombreux abandons. Ainsi en Afrique du Sud, une rupture mécanique en pleine séance d'essais qualificatifs provoque un accident au cours duquel il se blesse au poignet. De son stand, il assiste le lendemain au premier triplé français de l'histoire du championnat du monde de Formule 1, composé de René Arnoux, Jacques Laffite et Didier Pironi14,15. Cet évènement contribue à le faire réfléchir à un changement d'écurie. À Monaco, il abandonne après un carambolage au départ causé par la Tyrrell de Derek Daly alors qu'il avait réalisé le dixième temps aux qualifications, très loin devant son équipier Watson non qualifié16. Il marque encore le point de la sixième place en Grande-Bretagne au volant de la McLaren M2917. Au cours de la saison, les mécaniciens de McLaren le surnomment « The Little Frog » et griffonnent « Tadpole »18. En fin de saison, Prost est chargé de tester la McLaren M30 tandis que son équipier conserve une M29. Il termine septième en Autriche, puis sixième aux Pays-Bas et septième en Italie19,20. Il remonte jusqu'à la quatrième place au Canada (potentiellement la troisième car la Ligier de Pironi, alors seconde, sera ultérieurement pénalisée d'une minute) avant d'abandonner, une casse mécanique ayant entraîné une sortie de route21. Mais lors de la dernière course, aux États-Unis, un accident scelle le sort de la M30. À la fin de la saison, Prost est seizième du classement des pilotes avec cinq points22. Fin 1980, malgré l'arrivée chez McLaren d'une nouvelle et ambitieuse équipe dirigeante avec à sa tête Ron Dennis, Prost résilie son contrat de deux ans et rejoint l'écurie française Renault-Elf malgré des offres de la Scuderia Ferrari23.
La période est marquée par de grands changements, des tensions et de rivalités internes entre la FISA du président français Jean-Marie Balestre soutenue par les constructeurs français ainsi que Ferrari et la FOCA dirigée par Bernie Ecclestone qui n'arrivent pas à se mettre d'accord quant au partage entre autres, du marché économique de la Formule 1 ainsi que des aspects sécuritaires. Le transfert de Prost, considéré comme le meilleur espoir français, chez Renault dont la fiabilité du moteur turbo, (longtemps moquée) est enfin prouvée, fait l'objet d'un certain retentissement et fait naître l'espoir de voir enfin un pilote français champion du monde, qui plus est dans une écurie à 100 % française24,25,26.
L'épopée Renault F1
1981 : la découverte du moteur turbo
En 1981, Alain Prost intègre une écurie Renault-Elf très ambitieuse et avec l'objectif dans un premier temps, de prouver la valeur grandissante du moteur V6 à technologie turbocompressée développé par l'ingénieur Bernard Dudot et de disputer le titre mondial. Il est accompagné de son coéquipier et compatriote, René Arnoux, pilote réputé rapide et adroit, déjà vainqueur de deux Grands Prix la saison précédente. Les rapports entre les deux pilotes se compliquent dès l'intersaison, Prost étant immédiatement plus rapide qu'Arnoux pourtant plus expérimenté. Carlos Reutemann, le pilote argentin de Williams estime que les pilotes français de la marque au losange seront des adversaires redoutables : « Les Renault seront imbattables si le turbo fonctionne correctement. »27,28.
Alain Prost ne termine pas les deux premiers Grands Prix à cause de collisions, avec Andrea De Cesaris lors du Grand Prix des États-Unis Ouest et avec Siegfried Stohr au cours du Grand Prix du Brésil. Le Français monte sur le podium pour la première fois de sa carrière en championnat du monde au Grand Prix d'Argentine, qu'il termine à la troisième place derrière les Sud-Américains Nelson Piquet et Reutemann29 mais il déçoit par la suite, ne finissant aucune des quatre courses suivantes, laissant planer l'interrogation sur la fiabilité du moteur turbocompressé français30,31,32,33,34. C'est l'arrivée, au cours de l'été, de la nouvelle monoplace RE30 plus légère et aérodynamique, qui va changer la donne pour le pilote français : il décroche dans des conditions climatiques délicates, sa première victoire à l'occasion du Grand Prix de France sur le circuit de Dijon-Prenois, devant John Watson (son ancien équipier) et Piquet35.
Alain Prost poursuit sur sa lancée en accrochant la deuxième place du Grand Prix d'Allemagne derrière Piquet, le lendemain de la première pole position de sa carrière, et en remportant coup sur coup deux nouvelles victoires : aux Pays-Bas, devant Nelson Piquet et Alan Jones, (confirmant sa pole position de la veille), et en Italie devant Jones et Reutemann36,37,38,39. Le Français auteur d'un nouveau podium derrière Alan Jones, lors de la dernière course de la saison disputée sur le parking du Caesars Palace à Las Vegas, se classe finalement cinquième du championnat à seulement sept points du nouveau champion du monde Nelson Piquet constituant le plus petit écart en termes de points entre les cinq meilleurs pilotes d'une saison de Formule 140,41.
Alain Prost, vainqueur de trois Grand Prix et auteur de deux pole positions, conclut une première saison chez la marque française, riche en matière d'enseignements. Après un début de saison marqué par des problèmes de fiabilité du moteur et de sous virages de la monoplace, les ingénieurs de la régie Renault ont pu apprécier les capacités de travail et de talent dans la mise au point du jeune pilote qui ont permis son redressement pour la deuxième partie de saison42,43.
1982 : la poursuite d'un apprentissage dans la difficulté
Très attendus en 1982, Alain Prost et René Arnoux impressionnent au volant de la RE30B durant les essais privés d'intersaison qui tendent à prouver que leurs monoplaces sont les plus rapides du plateau. La principale interrogation repose sur la fiabilité des monoplaces de la Scuderia Ferrari pilotées par les expérimentés Gilles Villeneuve et Didier Pironi, équipées elles aussi d'un moteur turbocompressé et annoncées très compétitives44,45,46.
Le Français marque directement les esprits en remportant les deux premiers Grands Prix de la saison : en Afrique du Sud devant Carlos Reutemann et son coéquipier Arnoux, et au Brésil devant les britanniques John Watson et Nigel Mansell. À cette occasion, il réalise le premier hat trick de sa carrière à la suite de la disqualification de Nelson Piquet et Keke Rosberg initialement devant Prost mais coupables d'une infraction au niveau du poids de leur monoplace. Il impressionne la concurrence notamment en Afrique du Sud, où il parvient à gagner malgré la nécessité d'un arrêt imprévu à la suite d'une crevaison47,48,49. Devenu très rapidement l'un des principaux favoris pour le titre mondial, le Français déçoit par la suite en ne marquant qu'un seul point au cours des huit Grand Prix suivants. Victime de la montée en puissance des pilotes Ferrari et Williams, du manque de fiabilité chronique de sa monoplace, ainsi que d'une rivalité contre-productive avec son coéquipier René Arnoux, Prost aborde les six derniers Grand Prix de la saison, déjà largement distancé au classement50,51,52,53,54,55,56.
Sa relation avec René Arnoux atteint un point de non-retour à l'occasion du Grand Prix de France au cours duquel Alain Prost croit avoir passé un accord avec son coéquipier afin de bénéficier de son aide durant la course. Cependant, Arnoux refuse de se plier aux consignes d'équipe lui intimant l'ordre de laisser passer Prost, et remporte son premier succès de la saison57. Furieux malgré sa deuxième place, Alain Prost se répand dans la presse en expliquant le manque de loyauté de son coéquipier, divisant une bonne partie des suiveurs francophones de la Formule 1 et invoque en outre que ses échecs sont la résultante d'un manque d'investissement des ingénieurs, et de la régie Renault qui fournit des pièces inadaptées ne permettant pas une exploitation optimale du moteur turbo. Bernard Dudot concepteur du bloc moteur de la monoplace du Français ne nie pas la problématique : « Nous avions défini le matériel adapté fin 1981, mais l'industrie aéronautique et ses fournisseurs fonctionnant avec des délais n'ayant rien à voir avec nos exigences, nous avons dû exploiter un matériel électronique inadapté. À l'automne 82, nous avons reçu les premiers prototypes de ce que nous avons prévu d'utiliser sans problèmes jusqu'à la fin 84. Le titre sera donc une possibilité pour 83. »58,59.
Auteur d'un dernier podium lors du Grand Prix de Suisse, le Français est ensuite impliqué lors des essais qualificatifs du Grand Prix d'Allemagne dans le grave accident qui met un terme à la carrière de Didier Pironi (alors en tête du championnat) et ce, deux mois seulement après le décès de Gilles Villeneuve lors du Grand Prix de Belgique60.
Il termine une saison de F1 marquée par un climat pesant d'oppositions entre motoristes ainsi que les drames à répétition, au quatrième rang du championnat des pilotes et en proie aux doutes61,62,63,64,65,66. Le Français auteur de deux succès ainsi que de cinq pole positions, est néanmoins conforté à la suite du départ de René Arnoux, dans une écurie qui s'avère la plus rapide sur un tour, mais souffre d'une fiabilité très aléatoire67.
Deux mois après le dernier Grand Prix de l'année, Prost participe au Rallye du Var, dernière épreuve du championnat de France des rallyes (deuxième division), organisé les 27 et 28 novembre. Il dispose pour l'occasion une Renault 5 Turbo groupe 4 d'une puissance de 200 chevaux et fait équipe avec Jean-Marc Andrié, copilote habituel de Jean Ragnotti. Des problèmes de blocage d'accélérateur l'empêchent de se livrer à fond. En milieu d'épreuve, il occupe malgré tout la huitième place lorsqu'un nouveau blocage de sa commande entraîne une sortie dans un fossé, contraignant l'équipage à l'abandon68.
1983 : un vice-champion du monde déçu
La saison 1983 marque l'interdiction des jupes à effet de sol, responsables de la plupart des drames de la saison précédente. Elle s’avère ainsi le théâtre d'un bouleversement technologique qui amène les différents constructeurs à user d'ingéniosité et à innover. À ce jeu-là, Renault et Prost, débarrassé de René Arnoux remplacé par l'américain Eddie Cheever, clairement deuxième pilote, réalisent une bonne opération et impressionnent dès les essais privés d'intersaison disputés sur le circuit de Jacarepaguá. En effet, les promesses de Bernard Dudot en 1982 semblent tenues et la monoplace française RE30C présente déjà, selon Prost, une excellente tenue de route et une bonne motricité qui sera améliorée par un nouveau modèle RE40 prévu dès l'arrivée en Europe, que les ingénieurs français annoncent « Révolutionnaire. ». Le moteur V6 à technologie turbocompressée, de plus en plus utilisé dans le monde de la Formule 1, semble montrer des signes de meilleure fiabilité et pouvoir constituer un atout de poids dans la course au titre mondial, que vise ouvertement le pilote français désormais âgé de 27 ans69.
Les promesses entrevues laissent vite place à la déception pour Prost qui manque les deux premières courses de la saison disputées au Brésil et aux États-Unis70. L'arrivée de la nouvelle monoplace pour le Grand Prix de France tient toutes ses promesses et permet au Français d'apporter une réponse éclatante en remportant grâce à un nouvel hat trick, la sixième victoire de sa carrière71. Étincelant les mois qui suivent, le Français réalise deux pole positions et remporte cinq podiums dont trois nouveaux succès en Belgique devant Patrick Tambay et son coéquipier Cheever, en Grande-Bretagne devant le duo Piquet-Tambay, et en Autriche où il devance René Arnoux et Piquet. Il aborde les deux dernières courses de la saison en tête du championnat du monde avec seulement deux points d'avance sur son ancien équipier et rival français, René Arnoux désormais pilote de la Ferrari, et cinq points sur l'expérimenté pilote brésilien de Brabham–BMW, Nelson Piquet. Ce dernier, moins performant en début de saison, profite au maximum de la vélocité surprenante de sa monoplace en fin de saison pour réduire l'écart 72,73,74,75,76,77,78,79,80,81,82.
Le Grand Prix d'Europe voit le Brésilien l'emporter devant le Français, cependant Prost qui réalise son sep…
source : wikipedia
Photo : Par Thesupermat — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=18765291